Observer sans déranger

16 Mai 2025 | RNR Étang de Haute-Jarrie

Le printemps sonne l’arrivée de précieux visiteurs venus de très loin pour se reproduire dans la Réserve ou pour simplement y faire halte durant leur migration. Il s’agit d’oiseaux – ardéidés, rapaces ou passereaux migrateurs – tels que le Blongios nain, le Héron pourpré, le Crabier chevelu, le Milan noir, le Busard des roseaux ou encore la Rousserolle effarvatte (pour ne citer qu’eux !).

Nous ne vous présentons plus le Blongios nain (Botaurus minutus), emblème de la RNR (consulter sa Fiche-espèce). Chaque année, un voire deux couples viennent nicher dans la Réserve naturelle. Une histoire incroyable : parcourir des milliers de kilomètres pour venir conter fleurette ici, à Jarrie, et repartir en famille à la fin de l’été en direction de l’Afrique subsaharienne pour y passer l’hiver.

Récemment, un Crabier chevelu (Ardeola ralloides) a fait le bonheur des naturalistes et photographes fréquentant le site (voir photo ci-dessus du Crabier chevelu en vol © Fabre) en faisant une halte de quelques jours dans la Réserve. Il y a trouvé le gîte et le couvert avant de reprendre la route vers son site de nidification.

Plusieurs Hérons pourprés (Ardea purpurea) ont été aperçus en périphérie de la roselière. Tenteront-ils de se reproduire dans la Réserve ? Dans les années 2000, plusieurs tentatives de nidification n’avaient pu aboutir du fait du dérangement par le public. Depuis, l’observatoire avifaune a été restauré et présente aujourd’hui un écran efficace pour limiter le dérangement de la faune sur le plan d’eau principal. La fréquentation est canalisée sur les sentiers pour éviter tout dérangement préjudiciable à ces espèces.

Car ces espèces d’oiseaux, aussi discrètes que rares, sont dans un état préoccupant à l’échelle régionale : le Blongios nain et le Crabier chevelu sont classés en danger critique d’extinction et le Héron pourpré également en danger. Pourtant, ces espèces bénéficient d’un statut de protection au niveau national. Mais le dérangement des oiseaux à des stades importants de leur cycle de vie (alimentation, reproduction, repos…) a de nombreuses conséquences : modification du comportement, effets physiologiques, abandon du site, échec de la reproduction…

Il est donc primordial de rester sur les sentiers pédestres situés au sud-ouest de la Réserve et de respecter les zones de tranquillité des rives nord-est (interdites d’accès), mais également de limiter les nuisances sonores à proximité des roselières.

Nous rappelons que la présence des chiens est interdite par le règlement de la Réserve : les chiens sont perçus comme des prédateurs par la faune sauvage (leur simple odeur induit un stress important), ce qui peut compromettre les projets de nos précieux visiteurs d’été.