Le débroussaillage des bancs de graviers (appelé couramment « essartement ») est une opération réalisée par EDF en amont de la confluence Drac-Romanche répondant à une obligation réglementaire liée à la concession hydroélectrique. Pour EDF, ce déboisement a pour double objectif la réduction des embâcles et la visibilité du lit mineur pour des raisons de sécurité.
Tous les deux ans, environ 200 ha sont débroussaillés par EDF par alternance entre rive droite et rive gauche, à l’exception des secteurs les plus à risque, traités annuellement. Ce traitement conduit à la simplification des cortèges végétaux et est propice au développement d’espèces exotiques envahissantes (Solidage géant, Buddléia, …). Par ailleurs, il empêche le développement d’une ripisylve pionnière, induisant des impacts sur le milieu aquatique (manque d’ombrage et de caches piscicoles) et forestier (habitats alluviaux dégradés). Il permet toutefois le rajeunissement des peuplements, en l’absence de dynamique alluviale.
Depuis plus de deux ans, un travail d’amélioration des pratiques est piloté par le gestionnaire. Les passages à gué et les zones humides sensibles sont matérialisés (sur un SIG embarqué et sur site) afin de les éviter et de limiter l’impact du débroussaillage sur les habitats patrimoniaux. En concertation avec des agents EDF, l’équipe de la RNR travaille à trouver des solutions moins impactantes pour les espèces tout en conservant un lien avec d’autres objectifs du plan de gestion. L’essartement du lit du Drac présente des effets négatifs : la vitesse de croissance et la densité de la végétation semble être accélérées par le débroussaillement, ce qui est contraignant au regard de la sûreté pour EDF.
En 2022, une nouvelle modalité de gestion a été testée : le dessouchage. Cette technique est utilisée dans le lit de la Durance. Le test de dessouchage a été mis en place sur deux placettes de 50x50m dans le lit du Drac. L’objectif est d’aboutir à des modalités de gestion plus sélectives et raisonnées avec des interventions moins fréquentes dans le lit de la rivière.
Ces placettes seront suivies pour mesurer l’efficacité de cette technique de gestion. Le suivi comprend l’analyse des images aériennes par photo-interprétation selon deux indicateurs : la densité et la hauteur de la végétation. La deuxième partie concerne le suivi des cortèges de végétaux.